06/2007 (modif. 12/2011)
NAMIBIE
21 juillet - 8 août 2001 moitié nord du pays Guy Savornin 3 boulevard des merveilles - 95800 Cergy
guy.savornin@club-internet.fr
Voyage effectué en compagnie de Stéphane Hamel, organisateur du séjour, Olivier Salaun et Sylvain Uriot.
SOMMAIRE
I Bref APERCU sur le pays p. 1-2
II PARCOURS - croquis p. 2-3
III Renseignements pratiques : hébergement - santé… p. 4
IV Présentation succincte et générale des SITES p. 4-6
V IMPRESSIONS personnelles et précisions sur le
déroulement du voyage p. 6-8
VI Bibliographie p. 8
VII Liste des OISEAUX observés
VIII Liste des MAMMIFERES observés
Bref aperçu sur le pays
Deux mots sur ce pays et quelques chiffres : celui de deux millions d’habitants disséminés sur 825.000 km² (une fois et demi la France) traduit assez la très faible densité -l’une des trois plus
basses de la planète- du peuplement humain et la place dévolue à ces étendues désertiques que la Namibie offre à l’appétit du voyageur épris de grands espaces.
On y trouvera échoué au bord de l’océan le plus vieux désert du monde (le désert du Namib) que le petit écran a largement contribué à faire connaître, ainsi que ses discrets résidants des dunes,
le plus souvent endémiques, qui avec obstination ont fait leur demeure de ce lit de sable tour à tour brûlant et glacé 1. On y découvrira également le deuxième plus grand canyon de la terre (c.
de Fish river), dont les gorges sont interdites aux randonneurs dans la fournaise estivale. Cette entame touristique faite on laissera au naturaliste inspiré par la splendeur du cadre naturel où
il vient quémander ses coches le soin de choisir les superlatifs adéquats aux quatre coins de ce pays magnifique et dans les nombreux parcs (couvrant près de 15% de sa superficie) qui en ont fait
la renommée, au premier rang desquels celui d’Etosha, un des plus vastes (22.000 km²) et des plus riches du continent pour sa grande faune. On pourra ainsi faire alterner la découverte de
paysages somptueux et d’ambiances singulières (dans les dunes du Namib, le canyon de Fish river, les plaines et monts rocailleux du Damaraland, la Côte désolée des Squelettes…) et du cortège des
espèces animales adaptées aux hautes exigences de ces milieux extrêmes, avec l’observation des grands mammifères africains ou d’une avifaune aussi diversifiée que les biotopes du pays (sur ce
territoire aride moins bien doté que son voisin sud-africain ont néanmoins été recensées plus de 700 espèces).
La Namibie présente au surplus l’avantage bien appréciable d’être politiquement sûre 2 et d’être dotée d’infrastructures touristiques et routières (4X4 superflu sur les grands axes et dans les
principaux parcs) qui garantissent un certain niveau de confort.
Il y a place également pour des circuits plus aventureux et plus onéreux -4X4 requis- que celui que nous avons emprunté, dans le Kaokoland (nord-ouest du pays) parfois présenté comme l’une des
dernières grandes contrées sauvages du continent, le parc de Khaudom (aux marges du Kalahari et bordant le Botswana au nord-est) ou encore la pointe orientale de la bande de Caprivi (extrême
nord-est).
Taupe (T. dorée de Grant Eremitalpa granti) ou gerbilles, reptiles s’entredévorant (la vipère de Peringuey Bittis peringueyi qui fera son ordinaire du gecko à pattes palmées Palmatogecko
rangei aux yeux globuleux étrangement colorés…), araignée portant le joli nom de scène de « dame blanche du Namib » (Orchestrella -longipes ?) qui se met en boule lorsqu’un pompile la cherche en
quête d’une nourrice et d’un repas quotidien pour sa future progéniture, se précipite, ainsi pourvue d’une rotondité propice aux échappées solitaires, le long de la pente sableuse et parvenue au
bas de la dune déploie ses pattes et s’ouvre en étoile, faisant la nique à la guêpe tueuse (superbe séquence vue dernièrement sur Arte/la 5), ou bien encore armée dispersée des ténébrions, ces
coléoptères industrieux qui rivalisent d’ingéniosité, de l’ouvrier creusant des tranchées au gymnaste qui fait le poirier (Onomachris unguicularis d’après le Lonely Planet, qui lui réserve
l’appellation locale de « Toktokkie » mais d’autres l’étendent aux divers ténébrions des dunes…), pour recueillir par condensation les gouttes de rosée que les brouillards matinaux déposent comme
unique offrande du ciel et de la mer, précieuses perles d’humidité enfouies au creux des vagues de brume et qui sont seules rescapées des filtres desséchants du courant de Benguela et de
l’anti-cyclone de Sainte-Hélène, ces gardes implacables de la côte namibienne qui veillent sur son silence et se portent garants de sa grandeur austère.
Frontière nord incluse depuis 2002 et la fin de la guerre civile en Angola –la région d’Ohengwena est toutefois déconseillée par notre ministère des affaires étrangères– et pour peu que se soient
définitivement éteintes les tensions marginales et les quelques velléités indépendantistes qui affectèrent sporadiquement la bande de Caprivi par le passé.
Parcours
1ère partie du voyage – moitié sud (Stéphane et Sylvain – du 5 au 20 juillet) Stéphane et Sylvain ont débarqué en Namibie le 5 juillet et jusqu’à notre arrivée le 21 du mois en ont parcouru la
moitié sud (de Windhoek -la capitale se trouvant approximativement au centre du pays- à la frontière sud-africaine), avec pour étapes : 1er passage à Daan Viljoen les 5 et 6 juillet – le désert
du Namib (dont les dunes de Sossuvlei) et les zones humides de Walvis Bay, du 7 au 12 juillet – la réserve de Hardap Dam (barrage) les 13, 14 et 19 juillet – la forêt d’arbres-carquois de
Keetmanshoop – Ai-Ais et le Fish River Canyon park les 16 et 17 juillet. Cette partie du voyage à laquelle je n’avais pu participer ne sera pas traitée dans ce rapport. La liste des mammifères
qui clôture ce dernier intègre toutefois ceux que mes deux camarades avaient observés dans le sud. En revanche la liste des oiseaux n’inclut pas les espèces que Stéphane et Sylvain avaient
contactées au cours de leur périple, espèces qu’on trouvera dans le fichier excel joint de Sylvain. 2ème partie – moitié nord (Stéphane, Sylvain, Olivier et moi – du 21 juillet au 8 août) 20 - 21
juillet : Olivier et moi décollons de Paris, aéroport CDG.. - ..Londres - ..Johannesburg - ..aéroport de Windhoek, où nous attendent Stéphane et Sylvain. Nuit du 21 juillet à Von Bach Dam. 22/07
Barrage de Von Bach - Parc de Waterberg. 23/07 Parc de Waterberg. 24/07 Parc de Waterberg - parc d'Etosha, nuit au camping de Halali. 25/07 Parc d'Etosha, nuit au camping de Halali. 26/07 Parc
d'Etosha, nuit au camping d’Okaukuejo. 27/07 Parc d'Etosha, nuit au camping d’Okaukuejo. 28/07 Parc d'Etosha - déjeuner au camping de Namutomi - nuit au camping de Halali. 29/07 Parc d'Etosha -
Tsumeb, camping de la ville. 30/07 Tsumeb - parc de Mahango, nuit au camping de Popa Falls. 31/07 Parc de Mahango - camping de Popa Falls. 1er/08 Parc de Mahango - camping de Popa Falls. 2/08
Popa Falls - Tsumeb. 3/08 Tsumeb - Damaraland : Finger Rock… Burnt Mountain… gravures rupestres de Twyfelfontein, camping à proximité. 4/08 Twyfelfontein - Skeleton coast, colonie d'otaries de
Cape Cross, camping Miles 72. 5/08 C. Miles 72 - Parc de Waterberg. 6/08 Parc de Waterberg. 7/08 Waterberg - Parc de Daan Viljoen. 8 - 9 août : Daan Viljoen - Windhoek … Paris.
20 juillet (sud) – 21 juillet - 8 août * (nord) Extrait du carnet de terrain de Sylvain * Ne figurent pas sur le croquis : 2èmes passage à Waterberg du 5 août au soir au 7 au matin et à Daan
Viljoen le 7 août.
Hébergement – Santé …
Organisation. N’ayant pas été l’organisateur de ce voyage je ne serai guère précis sur les conditions de réservation -des jours et nuitées dans les parcs, du
véhicule de tourisme que Stéphane avait loué et qui nous attendait à l’aéroport…- ni d’ailleurs sur le coût de la vie faute d’avoir pris note de mes dépenses (se reporter au Lonely Planet). Ce
n’est probablement pas la destination la plus économique du continent mais pas davantage la plus onéreuse, sur la seule extrémité australe le Botswana voisin étant réputé inabordable à bien des
bourses. Attention aux réservations dans l’emblématique parc d’Etosha, où nos six jours constituaient peut-être un maximum admis par les autorités (Stéphane nous avait confié qu’ils avaient un
peu tiqué), mais c’est plus sûrement au coeur de l’été austral (donc pendant notre hiver) et pour peu qu’on s’y trouve en période de congés des sud-africains qu’il pourrait être imprudent de ne
pas s’y prendre longtemps à l’avance.
Hébergement. Nous n'avons jamais pratiqué le camping sauvage ne franchissant les limites des parcs qu’au cours de nos transits -et accessoirement dans le
Damaraland, à Twyfelfontein- optant alors pour des campings, les parcs et réserves visités étant toujours pourvus de leurs propres solutions d’hébergement (celui de Mahango excepté). De rares
nuits en bungalow (une à Waterberg et une à Etosha) et la plupart en tentes, les parcs proposant généralement l'un et l'autre couchage. Rien à dire sur l'état des sanitaires et douches des
campings. Une mention particulière pour le camping Miles 72, peut-être peu représentatif de la qualité moyenne des équipements touristiques du pays, mais dont il ne me déplaît pas qu'il ait eu le
charme et l'austérité de la Côte des squelettes, battu par les vents, désert, pourvu d'une épicerie rachitique… Nous n'avons que très occasionnellement mangé dans des restaurants (de mémoire un
dîner à Waterberg et un au camping de Popa Falls). J'ai comme principal souvenir culinaire ces tranches de viande généreuses que nous faisions cuire au barbecue et que nous étions bien obligés de
conserver avec les moyens du bord dans le coffre de la voiture, généralement sans dommage aucun. Courses faites dans les villes traversées ou dans les petites épiceries des parcs (Etosha,
Waterberg).
Santé. Paludisme. Le risque de le contracter en hiver paraissait limité et à l'exception d'un de mes camarades nous nous sommes dispensés de tout traitement.
Je crois me souvenir qu'à l'époque mon médecin, d'après ses sources, cantonnait le paludisme du groupe 3 à l'extrême nord de la Namibie, mais il est à craindre qu'il ait progressé depuis (le
bulletin épidémiologique de l'Institut de Veille Sanitaire du 13 juin 2006 classe la Namibie dans le groupe 3 sans distinction aucune entre les régions du pays). Nous consommions l'eau du robinet
des campings connue pour être potable ce qui n'est probablement pas si courant en Afrique. De mémoire Stéphane, dont c'était le deuxième voyage en Namibie, était plus circonspect sur la qualité
de l'eau à Popa Falls.
Etat des routes. Comme le reste… rien à dire. Routes goudronnées sur les grands axes desquels nous n'étions de toutes façons pas appelés à sortir et pistes de
ci de là, toujours de qualité, notamment celles d'Etosha. On peut parcourir presque toute la Namibie avec un véhicule normal et ce n'est pas le moindre attrait de ce pays. Reste et je ne m'en
plains pas, quelques régions qui ne sont accessibles qu'en 4X4. C'est principalement le cas du Kaokoland (extrême nord-ouest du pays) que le gouvernement namibien, dit-on, voudrait doter des
routes et infrastructures susceptibles d'assurer le développement de cette contrée oubliée en promouvant notamment le tourisme. Rien ne dit que le territoire des quelques Himbas qui s'y
maintiennent, résiste longtemps à ces sirènes là. Un 4X4 est également indispensable -espérons qu’il en sera longtemps ainsi- pour visiter le très sauvage parc de Khaudom (dont les autorités
exigent des convois groupés d’au moins deux véhicules) à la frontière botswanaise, ou bien encore pour les parcs de l’extrémité orientale de la bande de Caprivi.
Présentation succincte et générale des sites
VON BACH DAM : barrage situé à quelques km au sud d'Okahandja, à environ 70 km au nord de Windhoek. Quelques mammifères à observer, des oiseaux… WATERBERG : à
300 km au nord de Windhoek, à l'ouest d'Otjiwarongo, s'élève un plateau de 50 km de long et de 16 km de large dont on a fait une réserve animalière et où évoluent notamment des mammifères
menacés. Excursions organisées en 4X4 sur le plateau ; possibilité également de partir en randonnées de plusieurs jours. Pour observer la riche avifaune, des sentiers partent du camping situé en
contrebas du plateau, dont un chemin qui permet d'accéder au bord de ce dernier.
ETOSHA : le
parc à ne pas manquer, souvent présenté comme l'une des plus belles réserves animalières du continent. Situé à quelques cinq heures de route de la capitale, à moins de 400 km au nord de Windhoek,
le parc s'étend autour de son immense (5.000 km²) pan 1, sur une superficie totale de 22.000 km². Quelques 114 mammifères et 340 espèces d'oiseaux y ont été recensés. On y observera éléphants,
girafes, rhinocéros noirs, hyènes tachetées, lions 2, avec un peu de chance guépard ou léopard (parfois visible des points d’eau des campings), de grands troupeaux de zèbres, des Springboks et
bien d’autres herbivores, parmi lesquels l’Impala, le Gemsbok, le Grand koudou, le Bubale caama etc. Je n’ai dans ma documentation qu’une seule vague référence à l’existence d’une population de
buffles dans le parc mais, contredite par d’autres sources et notamment par le guide Kingdon, on lui accordera peu de crédit. Point besoin de 4X4, Etosha se parcourt en véhicules légers sur de
belles pistes qui mènent aux points d'eau où en hiver tout particulièrement se concentre la faune. Pour les balades à pied on se contentera de faire le tour des campings dont les points d'eau
éclairés la nuit constituent une attraction majeure et peuvent attirer une faune variée. Trois campings où on logera en dur ou en tentes : Namutomi, Okaukuejo et Halali, distants de 70 km les uns
des autres et où l'on peut avoir intérêt à séjourner alternativement pour mieux rayonner dans les zones accessibles du parc. 1 Pan : « Zone plane et asséchée qui peut être le lit d’un lac
saisonnier » Lonely Planet. 2 Lions qui y paraissent prospères, avec une estimation de 300 individus il y a quelques années et près de 500 au début des années 80 –effectifs qui caractérisaient
pour les autorités du parc un état de « surpopulation », les ayant conduit à réaliser une expérience novatrice de contrôle des naissances.
MAHANGO : petit parc de 25 000 ha situé à l'entrée de la bande de Caprivi, au nord-est du pays, qui longe l'Okavango par l'ouest et que doit border la
frontière botswanaise au sud. Des mammifères, dont quelques-uns des plus gros (éléphants, buffles, hippopotames…) et une très riche avifaune. Le Lonely Planet dit du parc que c'est le seul de
Namibie où l'on est autorisé à circuler seul et à pied 1, sachant que des lions franchissent parfois l'Okavango... 1 Cela ne nous avait cependant pas paru aussi explicite sur place –peut-être
tolèrent-ils quelques brèves excursions à proximité des voitures ?– et la notion de parc est à préciser car les balades sont expressément autorisées à Daan Viljoen par exemple. Camping de Popa
Falls (des "chutes de Popa") : il doit être mentionné comme un site à part entière tant il hébergeait une riche avifaune. Malheureusement impossible de retrouver avec certitude le nom de celui
que Stéphane avait retenu. Son entrée devait se trouver au bord de la piste qui mène, quelques km plus au sud, au parc de Mahango. Il bordait l'Okavango et se situait apparemment au coeur des
chutes de Popa, l'extrémité sud du camping correspondant de mémoire au terme des chutes. On pouvait y planter sa tente, à côté des douches, et probablement y louer des bungalows. A signaler
également l'existence d'un petit restaurant. Des trois hébergements possibles indiqués dans le secteur par le Lonely Planet, on doit pouvoir exclure le Suclabo Lodge, a priori trop luxueux pour
nous. Resterait donc soit le Rest Camp, soit le Ngepi Camp. Je pencherais plutôt pour ce dernier d'après les indications du guide (emplacements de camping peu onéreux ; situé 4 km au nord de
l'entrée de Mahango… ?).
DAAN VILJOEN : parc assez riche en oiseaux, où l'on pourra également observer gnous, zèbres de montagne, élans du Cap… sur les deux chemins de randonnée
signalés (le plus long de 9 km), l'absence de mammifères dangereux autorisant les balades à pied. Il se trouve dans les hauteurs de Windhoek, à une vingtaine de km à l'ouest de la ville. Son
altitude est suffisamment élevée pour rendre les nuits particulièrement froides en hiver.
AUTRES SITES (du Damaraland à la côte) : Le Damaraland, qui doit son nom à l'ethnie damara, désigne le territoire situé entre la Skeleton coast et le plateau
central de la Namibie. Cette région qui ne doit faire l'objet d'aucune protection particulière hébergerait encore éléphants, rhinocéros, girafes, zèbres…et lions d'après le Lonely Planet (à
confirmer, la carte de répartition du guide de Kingdon signale ainsi le lion dans le Kaokoland au nord-ouest d’Etosha, à proximité de la frontière angolaise, mais ne mentionne pas sa présence
plus au sud). Plusieurs curiosités géologiques visitées : le Finger Rock, à l'est de Khorixas, colonne de calcaire de 35 m de haut ; vraisemblablement la Montagne brûlée (ou Burnt Mountain) car à
proximité de Twyfelfontein, je doute qu'il y ait d'autres sites présentant ces amoncellements de calcaire noirci aux pieds desquels j’ai le souvenir de m’être baladé. Twyfelfontein à quelques
dizaines de km à l'ouest de Khorixas est présenté comme l'un des plus beaux ensembles de gravures rupestres du continent.
La Skeleton Coast (ou Côte des squelettes) s'étend de l'embouchure du Swakop (ou pour un repérage plus facile, de la ville qui lui a emprunté son nom, Swakopmund) jusqu'au Kunene à l'extrême
nord, qui fait la frontière avec l'Angola. Elle doit son appellation aux nombreux bateaux qui s'y échouèrent et aux chances de survie bien ténues des naufragés sur une côte aussi inhospitalière.
A environ 120 km au nord de
Swakopmund, la colonie de Cape Cross compte ou a compté jusqu'à 100 000 otaries. Les campings que l'on trouvera le long du littoral au nord de Swakopmund sont désignés par la distance qui les
sépare de cette ville, le camping Miles 72 (dont le nom m'avait initialement paru chargé des mystères et des brumes qui parcourent cet étrange littoral) ne dérogeant pas à la règle.
Impressions personnelles et précisions sur le déroulement du voyage Petit incident en début de voyage, de ceux dont on sourit toujours a posteriori : les bagages d’Olivier et les miens se
sont égarés, suite à une erreur d’aiguillage peut-être commise à Johannesburg. Cela n’a probablement rien d’exceptionnel ; nous ne semblions pas être les seuls cas sur ce vol et après avoir
laissé nos adresses et gîtes successifs à l’aéroport, nos affaires ont été livrées à Waterberg 48 heures plus tard. Il nous a semblé comprendre que le véhicule qui nous avait amené nos sacs à dos
n’en était qu’à une des étapes de son parcours et qu’il avait d’autres colis à déposer... Que dire de notre arrivée en Namibie… Quitté Johannesburg nous avons logiquement coupé droit au-dessus du
Kalahari, immense et secret, reclus au coeur de l’Afrique australe. A l’approche de l’aéroport de Windhoek et les yeux rivés aux hublots, nous survolions un océan aride d’arbres bas et de
broussailles de loin en loin tranché méthodiquement par des pistes de terre, saignées rectilignes et blanches de poussière. Stériles et envoûtantes, pourchassant l’horizon de toute part, ces
vastes étendues désertiques se décomposaient, des sombres pointillés vert et gris des végétaux aux aplats rougissants d’un sol brûlé par le soleil d’hiver, en un panel de couleurs sourdes, à la
fois intenses et contenues, aussi belles et rudes que le ciel sans limite et l’âpre climat de l’Afrique australe. A la descente de l’avion la fraîcheur inexplicable du temps sous un azur si
parfait et l’excitation des premiers pas sur le continent. Nous ignorions que Windhoek était à quelques encablures et j’avais beau savoir la Namibie peu peuplée, je peinais à comprendre que la
capitale d’un pays compte autant d’habitations que mes mains comprenaient de doigts. Mais pour l’heure il s’agissait justement de rien moins que de comprendre. Sur le parking de l’aéroport où la
Namibie déjà nous tendait les bras, j’humais et je regardais : un rollier virevoltant qui faisait étalage de ses bleus, un volatile furtif qui ne daignait pas même laisser son nom, et ce vol
tranchant et saccadé d’un martinet des palmes qui fendait l’air immaculé dans un souffle court et dont les va-et-vient nous suggéraient autant de directions, toutes prometteuses…
Von Bach Dam : un bref tour le soir puis nuit blanche pour Olivier et moi qui ne disposons pas de nos affaires et de nos sacs de couchage et nous replions dans la voiture. Balade le lendemain au
bord de la retenue d’eau, et à trois dans le lit et aux abords d’un petit cours d’eau. Waterberg : au cours de nos deux passages, nous nous sommes baladés à pieds dans le camp -autour du camping
et des bungalows- nous avons fait une marche jusqu’au bord du plateau et avons également longé ce dernier en contrebas (avec notamment cette portion de chemin à flanc de falaise qui passait
devant l'aire d'aigle de Verreaux), et nous avons participé, au cours du deuxième séjour, à un tour organisé, en groupe, en 4X4, pour approcher les grands mammifères qui peuplent la réserve.
Réservation d’un bungalow le premier soir afin qu’Olivier et moi puissions dormir au chaud avant que nous ne récupérions nos sacs à dos, livrés donc par un taxi le lendemain. Les autres nuits en
tente. Site assez sympathique pour les oiseaux, pour quelques petits mammifères (les mangoustes autour du bungalow, le galago…). J’étais personnellement moins emballé par ce qui fait la richesse
et la caractéristique de ce parc, la présence de grands mammifères ré-introduits apparemment pour certains d’entre eux afin notamment que les plus menacés y trouvent un refuge et un lieu de
reproduction, mammifères que l’on ne pouvait approcher que lors de ce tour en 4X4 qui m’a fait un peu l’impression de parcourir un immense zoo, dans un cadre certes naturel. C’est peut-être le
lot d’une bonne partie des réserves (notamment les réserves privées) en Afrique et d’une certaine manière des grands parcs, mais de savoir que ces mammifères ne peuvent être approchés que dans le
cadre de circuits organisés, qu’ils sont sûrement très contrôlés, suivis, que beaucoup ont été (ré-) introduits, que leurs déplacements sont nécessairement limités à une aire donnée…ça vous
enlève une bonne partie de vos fantasmes.
Etosha. Je le croyais entièrement clôturé, mais peut-être est-il pourvu de rares ouvertures, ayant lu quelque part que les régions frontalières recevaient parfois la visite d’éléphants venant
d’Etosha. Ça ne sert à rien mais on regrettera quand même le temps où ce très grand parc l'était beaucoup plus encore (100.000 km²), s'étendait jusqu'à l'océan et était ouvert aux quatre vents.
Des trois campings nous n'avons fait que passer à celui de Namutomi, et avons dormi à ceux de Halali et Okaukuejo. Nuits en tente à l’exception d’un bungalow loué à Okaukuejo. J'ai eu un faible
pour le camping de Halali qui, outre son indomptable mascotte, un ratel échappé des persécutions que lui valent ses moeurs et son caractère, se distinguait à mon goût par son point d’eau, très
prenant la nuit lorsque les animaux sortis de la lisière des bois environnants viennent s’y abreuver, avant de rejoindre un couvert boisé dont on se dit qu’il est bien maigre et illusoire pour
préserver de tous les dangers de ce monde là (par exemple lorsqu’on est une hyène esseulée et qu’on s’en vient et s'en repart boitillant…). Tsumeb et le nord du pays… Pour « l’anecdote », le
camping, désert, où nous avons dormi à deux reprises était pourvu d’une clôture, avec barbelés, de mémoire théoriquement électrifiée, et un garde armé en faisait le tour la nuit. Je ne sais si on
le devait aux troubles politiques qui ont longtemps affecté le nord du pays ou à la simple circonstance que le camping se trouvait en ville, certains ayant alors pu juger indispensable de
prévenir toute intrusion malveillante, conformément à une pratique sécuritaire qui pourrait être d’usage dans ce pays (ancien territoire sud-africain ne l’oublions pas). Quoiqu’il en soit ces
petits signes tempèrent l’enthousiasme du touriste, lui rappellent précisément sa condition et qu’il n’est que de passage dans un pays qui, sans être le plus démuni, loin s’en faut, des nations
africaines (à en juger par le PNB par habitant) n’en est pas moins marqué par de grandes inégalités de revenus (ce que le PNB par hab. ne dit jamais) et probablement aussi par son histoire
récente. Concernant les troubles politiques du nord de la Namibie, la guerre civile en Angola ayant pris fin et l’Unita ayant rendu les armes peu après notre séjour, les incursions de troupes
armées ont dû totalement cesser ces dernières années. La bande de Caprivi devrait être pareillement assainie et désormais exempte également des soubresauts que lui causaient des mouvements
indépendantistes ou, selon la formule consacrée incontrôlés, à qui certains avaient imputé le drame qui avait touché en janvier 2000 une famille de touristes français, dont seul le couple avait
réchappé tandis que leurs trois enfants y laissaient la vie. Mahango et le « camping de Popa Falls ».
Ce fut personnellement mon meilleur souvenir. Le camping (appelé par défaut camping de Popa Falls - voir ci-dessus la « Présentation succincte des sites »), en bord de rivière et ombragé, était
très agréable, bien paisible, et doté d’une riche avifaune (les douches sont également bien pourvues en arachnides). Le parc baignait dans une même quiétude ; nous n'y aurons croisé que de très
rares touristes et y avons fait quelques excursions hors de la voiture, dont une marche de 30 ou 45 minutes, un peu excitante et (parce que) potentiellement dangereuse (à l’occasion d’un voyage
postérieur de quelques mois à notre séjour, Olivier H. et Magali G. verront sur le même site un touriste allemand revenir en courant vers sa voiture après être tombé sur deux lionnes là où
précisément nous nous étions baladés, à l'extrémité du parc - garer la voiture sous les arbres, en bordure du fleuve, en bout de piste). Le charme du lieu tient à sa végétation, luxuriante au
regard de l’aridité de la plupart des régions namibiennes, à la fraîcheur de l’Okavango, à la richesse de l’avifaune… Mais il faut aussi y ajouter, en ce qui me concerne, la circonstance décisive
que le petit parc de Mahango, guère aménagé, ne soit pas clôturé et que les animaux puissent librement franchir l’Okavango. Il y gagne une touche de sauvagerie et de liberté qu'on peine à
retrouver dans les autres régions visitées de Namibie (mais que doit offrir sans nul doute, avec un 4X4 le parc de Khaudom ou encore le Kaokoland -subsiste-t-il beaucoup de régions en Afrique où
des lions, des rhinocéros, des girafes… peuvent être vus en dehors de parcs dûment estampillés et derrière des clôtures…?).
Enfin cette région du nord du pays, peuplée, verdoyante et cultivée, nous rapprochait un peu de l'Afrique "noire" et mettait un semblant de distance avec l'autre Namibie, plus austère, plus aride
et qui semble corsetée dans son passé colonial. Elle incitait et c'est le moins qu'on puisse attendre des voyages, à de nouveaux départs, autant vers le sud et le delta de l'Okavango ou le désert
du Kalahari, que vers le nord et une Afrique qui ne soit pas rectiligne comme les routes asphaltées de cette Namibie "blanche" portant toutes les traces des occupations allemande puis
sud-africaine. Daan Viljoen : tandis qu'Olivier réalisait une longue boucle (le circuit de 9 km?), je me contentais avec Stéphane et Sylvain, des abords du camping et de son omniprésente avifaune
ainsi que d'une petite marche dans les environs (souvenir notamment d'un imposant et néanmoins placide élan du Cap à quelques petites dizaines de mètres - c'est quasiment plus lourd qu'un buffle
mais infiniment moins impressionnant et dangereux). Nous n'y sommes guère restés de toutes façons qu'une demi-journée. Les nuits peuvent y être très froides et il y avait gelé le soir où nous y
avions dormi. Quant au Damaraland et à la côte des squelettes ils ajoutaient leurs propres touches à la mosaïque namibienne, d'autant plus appréciables pour Olivier et moi que nous n'avions pas
eu droit aux hautes dunes du désert du Namib (Sossuvlei) et aux ambiances littorales. La Skeleton Coast, battue par un vent glacé et léchée par un océan dont les vagues et les hauts fonds
n'incitent guère à la baignade, nous rappelait ce que le climat et les écosystèmes d'Afrique australe peuvent avoir de rude et d'inhospitalier, surtout si l'on s'imagine un instant à la place de
ces naufragés qui cherchaient en vain de l'eau douce ou un semblant de végétation sur cette langue de sable sans fin.
Sous le ciel immobile de Namibie les paysages du Damaraland et les immenses étendues pierreuses qui font la transition jusqu'à la côte sont de toute beauté. Avec mon très modeste appareil à
quelques centaines de francs j’ai pris quelques photos tout à fait regardables à mon goût, l’agrandissement de l’une d’entre elles,
prise à Twyfelfontein, ayant même été apprécié par un connaisseur, sachant que je ne suis évidemment pour rien dans les saisissants contrastes qui s'y déploient. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il
suffit d'appuyer sur le bouton mais certains des paysages de Namibie et la lumière sans pareil qui les rehausse encore doivent être un régal pour les photographes. On s'en fera d'ailleurs une
petite idée par une recherche sur internet où foisonnent des rapports de voyage agrémentés de photos de quelques-uns des sites les plus courus du pays, sans oublier la photo animalière qu'Etosha
notamment mettra à l'honneur. J'ajouterai volontiers pour finir que j'imagine mal qu'on revienne "déçu" (si le mot a un sens et pour peu qu’on s’autorise des déceptions et des récriminations tout
en jouissant du privilège d'aller à l'autre bout de la planète) d'un séjour dans un pays aussi fascinant, qui présente au surplus toutes les garanties de sécurité et de confort, où les
naturalistes se reposeront des grands mammifères en observant les oiseaux, et inversement… le tout entre deux paysages qui vous laissent sans voix.
Bibliographie
- Birds of southern Africa, de Ian Sinclair et Phil Hockey, éditions SASOL, 1998. Pour le peu que j’en sais, une référence. Réédité. - Guide des mammifères d’Afrique, des « rats » à trompe aux
éléphants, de Jean Dorst et Pierre Dandelot, delachaux et niestlé, 1997. Réédition d’un vieux guide (1ère édition en 1970), daté probablement pour la systématique, mais dont les textes sont
autrement plus fournis que ceux de l’ouvrage qui suit. Porte sur l’Afrique sub-saharienne et ne traite donc pas l’extrémité septentrionale du continent. Il souffre d’une tare (rédhibitoire ?)
qu’aucun des autres guides delachaux en ma possession n’a eu l’idée saugrenue de reproduire : planches dispersées tout au long de l’ouvrage, textes à chercher à d’autres pages et les cartes
évidemment sont elles mêmes autonomes. Trois recherches pour chaque espèce... Assez insupportable. - Guide des mammifères d’Afrique, Jonathan Kingdon, delachaux et niestlé, 2006. Dans le même
format de poche que le précédent, c’est un guide d’identification stricto sensu, avec des textes brefs, mais en tant que tel il remplit parfaitement sa tâche. Très pratique, lui, et agréable à
consulter (illustrations en page de droite et textes et cartes -très détaillées- qui leur font face) il aborde au surplus les petits mammifères, les chauves-souris… -bien entendu sans viser à une
exhaustivité que le format interdit- illustrant 300 espèces (233 pour le J. Dorst), et portant enfin sur tout le continent, sans exclure l’Afrique du nord. Adapté d’un ouvrage célèbre de Kingdon
paru en anglais, ce guide est sûrement promis à un très bel avenir auprès des francophones. Signalons également (brièvement consulté) le Field Guide to mammals of southern Africa, Chris et Tilde
Stuart, éditions Struik. Pour les reptiles et pour information, un guide photographique : Southern african Snakes and other reptiles, de Bill Branch, éditions Struik, 1996. Guides de voyage
- Namibie, de Bill et Andrea Revilio, éditions Könemann, 1999. Pas sûr que ce petit guide, trouvé d’occasion chez un bouquiniste parisien, soit encore édité et facile à trouver. S’il ne peut
supplanter le Lonely Planet pour les renseignements pratiques, il constitue une excellente introduction au pays et je m’y replonge toujours avec grand plaisir. Très agréable à lire, agrémenté de
nombreuses photos, il est vendu avec une grande carte du pays. - Le très attrayant Lonely Planet sur l'Afrique australe est une invitation à partir aux quatre coins de cette région magnifique, où
les naturalistes auront fort à faire, mais certaines destinations ne sont pas à la portée de toutes les bourses, en particulier le Botswana.