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Juillet - septembre 1998

EXPEDITION EN ALASKA

 

SOMMAIRE

 

AVANT PROPOS

 

PREMIERE PARTIE : Les milieux naturels de L’Alaska

 

1./. La toundra du cercle arctique

2./. La taïga

3./. Les étages montagnards

4./.Les Aléoutiennes

5./. La côte sud

6./. Du paysage aux ressources géologiques

 

DEUXIEME PARTIE : Itinéraires

 

Quelques informations indispensables

La côte sud ( Anchorage, Homer, Juneau, Seward, … )

Le cercle arctique : mythe et réalité

Les Aléoutiennes : le bout du monde

Le parc de Dénali

 

 

AVANT PROPOS

 

Un voyage en Alaska se prépare, se rêve, s'imagine.

 

 

L'imagination est rapidement nourrie des croyances et des à priori des uns et des

autres : Alaska, terre des ours, Alaska, pays sauvage livré aux loups et aux chercheurs d’or, Alaska, pays arctique au climat éreintant et aux immensités infinies...

 

 

Le rêve est cette frange d'inconnu, c'est « autre chose » et c’est « ailleurs ».

C'est l'envie de sensations humaines et naturalistes, c'est l'aventure.

 

 

Enfin la préparation, celle d'une vie de groupe dans un but commun, celle qui nous a permis d'assembler les moyens financiers et l'équipement nécessaire à notre parcours

 

 

Nous avons choisi d'isoler une partie naturaliste présentant les milieux naturels d’Alaska d'une partie à connotations touristiques plus marquées. Ceci dans le seul but de présenter les différentes facettes de l’Alaska, nature et tourisme, et de convaincre nos lecteurs que ce pays recèle tous les trésors que l'on souhaite y trouver.

 

 

LES MILIEUX NATURELS D’ALASKA

 

 

1./.LA TOUNDRA DU CERCLE ARCTIQUE

 

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

 

L’Alaska possède un large éventail climatique grâce à la composition variable de ses milieux. Mais le cercle arctique est marqué par des conditions de température et de précipitation relativement stables. La température est en moyenne annuelle comprise entre – 2° à – 10°et les précipitations sont en général inférieures à 500mm / an. Ces valeurs varient en fonction de la couverture végétale et globalement on note un adoucissement des conditions climatiques près des côtes.

 

LA STRUCTURE DE LA TOUNDRA

La toundra est dite bistratifiée. Les scientifiques définissent deux niveaux :

le niveau supérieur regroupe les petits arbustes jusqu’à 1 mètre cinquante de haut. Ces arbustes sont le refuge et le garde-manger des oiseaux passeriformes. Ce sont souvent des écotypes d’espèces plus hautes en milieu favorable, adaptés au vent, aux variations de la quantité d’eau disponible, au froid et à un sol tourbeux.

le niveau inférieur est exclusivement composé de plantes pionnières, lichens, mousses, fougères et quelques graminées. Mousses et lichens sont adaptés aux conditions extrêmes par simple phénomène de reviviscence. Les fougères et les graminées ont par contre des cycles de vie et de reproduction très courts leur permettant de passer la mauvaise saison à l’état de germe résistant.

 

LES ROLES DE LA TOUNDRA

La toundra a des rôles écologiques :

la régulation du climat ( vent, température, pluviométrie, ... ) et du cycle de l'eau.

La création d’un sol tourbeux avec destruction du substratum par les racines,

Le maintien d'une faible érosion éolienne

L’entretien et le nourrissage d’une faune saisonnière et migratrice

La toundra a un rôle social :

La toundra représente un patrimoine floristique et faunistique unique, intéressant les domaines scientifiques comme la recherche fondamentale ou pharmacologique, le domaine social ( milieu naturel des natifs, site des derniers villages inuits ) ou le domaine économique ( plantes médicinales, chasse, matières premières, ... ).

 

FRAGILITE ET PROTECTION

La toundra est un milieu fragile. Le développement économique désordonné relève davantage d’une politique de colonisation sans soucis de préserver le milieu naturel.

Les espèces sont peu nombreuses et présentent un grand nombre d’individus dépendant de quelques facteurs du milieu modifiables par l’homme.

La pauvreté des facteurs écologiques garantissant l'équilibre de la toundra accentue cette fragilité.

Attention à l'ouverture de trop nombreuses pistes désenclavant le milieu sauvage, attention à la construction de cité dortoir pour la population inuit sur les voies de passage des animaux migrateurs ( Caribou, oiseaux,… ), attention à l'exploitation d'un sous-sol sans lendemain ni contrepartie pour la population locale........

 

 

2./.LA TAÏGA

 

La taïga se développe le long des reliefs lorsque le milieu présente un sol suffisant pour l’enracinement des arbres. C’est encore une végétation pionnière puisque les éléments minéraux ( calcium, Magnésium, … ) ne sont disponibles qu’à partir des précipitations. Le niveau superficiel de la couche minérale est extrêmement acide et pauvre en nutriments du fait de la très faible décomposition des éléments organiques.

La taïga forme une canopée plus ou moins dense et parfois un milieu très ouvert comportant quelques arbres disséminés et chétifs. Il y a peu d’espèces d’arbre représentées parmi les gymnospermes ( pin, épicéa ), beaucoup plus d’espèces buissonnantes, à baies ( aulnes, boulots, groseilliers, …. ). L’essentiel de la couverture végétale est réalisé par les mousses ( sphaignes, polytriques ).

Les espèces animales sont également peu variées et constituent des chaînes alimentaires simples à trois ou quatre maillons.

 

 

 

3./.LES ETAGES MONTAGNARDS

 

En Alaska, le plateau continental a été le siège de multiples bouleversements géologiques à l’origine de la constitution d’une chaîne de montagne dans le prolongement des rocheuses de l’Amérique du nord.

On y distingue l’étagement classique de la faune et de la flore. Comme dans les Alpes on y retrouve un étage dit montagnard, subalpin et alpin. Mais la situation géographique de cette chaîne conduit à une limitation des zones de vie. L’Alaska est en son centre essentiellement composée de montagnes hautes et inhospitalières.

 

Les étages montagnards et subalpins.

On recense dans certains parcs naturels intérieurs comme le parc de Wrangell Saint Elias plus de 884 espèces végétales. 90 % des espèces de la flore d’Alaska sont représentées sur ces deux étages. Il y a peu d’arbres ( 13 espèces ) mais beaucoup d’arbustes buissonnants ( cypéraceae, poaceae ). Les plantes à fleurs sont présentes avec les astéraceae et les Brassicaceae. Bien sûr la partie supérieure de ces étages est peuplée par des plantes colonisatrices identiques à celles trouvées au cercle arctique

( mousses, lichens, fougères )

Il s’agit en fait d’une alternance de toundras, de taïgas et de véritables pelouses alpines suivant l’exposition, la disponibilité en eau et le relief.

La vie sauvage est comparable dans toutes ces zones et constitue le pôle d’attraction majeur d’une aventure naturaliste. La rencontre avec des ours bruns ou noirs est possible et la vue des mouflons de Dall, marmottes, caribous, élans est courante. Seul le loup et le lynx semble être des clients discrets.

 

L’étage alpin

L’étage alpin est, été comme hivers, un désert de glace et de neige réservé aux alpinistes et aux aventuriers chevronnés.

 

 

4./. LES ÎLES ALEOUTIENNES

 

La péninsule d’Alaska et les îles Aléoutiennes qui la prolongent font partie d’un ensemble globalement volcanique comprenant plus d’une centaine de volcans plus ou moins en activité. Cette chaîne volcanique résulte de la subduction de la plaque nord-pacifique sous la mer de Béring et l’Alaska.

Ce groupement d’îles est relié par avion ou par un ferry mensuel entre juin et septembre. Chaque île importante comprend un village ayant essentiellement une activité de pêche ( crabe, saumon, baleine ). L’essentiel de la production en crustacé de l’Alaska provient de ces îles.

Les courants chauds nord pacifique provoque une recrudescence de la vie marine benthique et de sa chaîne alimentaire. La présence de nombreuses colonies d’oiseaux marins parfois très rares ( stariques aleuticus, perroquet ou pusilla, mouettes des brumes, macareux rhinocéros, sternes des Aléoutiennes, … ) dépend essentiellement des ressources en nourriture et du climat, rude mais encore d’un tempérament océanique.

La végétation se réduit à une lande produit de l’influence nordique et océane

( été doux, hivers relativement froid ) où domine les mousses, les lichens et les graminées

Les Aléoutiennes ont une longue histoire dominée par les massacres d’indiens perpétués successivement par les Russes et les Américains et par l’affrontement sino-américain de la deuxième guerre mondiale.

Le renard arctique y est présent en proportion importante. Il n’est plus chassé et sa nourriture, le suslick est abondant.

Enfin il s’agit certainement du lieu le plus propice à l’observation d’une variété importante d’espèces de mammifères marins ( loutres de mer, otaries de steller, veau marin, phoques à fourrure, dauphins, marsouins, baleines grises, baleines à bosses, orques, … )

 

 

5./. LA CÔTE SUD ET LE PASSAGE INTERIEUR

 

La côte sud regroupe les villes les plus importantes et les plus touristiques. Les circuits connus des américains comprennent Anchorage ( capitale administrative ), Seward

( base de départ des croisières dans les fjords ), Homer ( capitale de la pêche au

saumon ). Malgré la relative fréquentation des lieux, la vie sauvage s’épanouit sans aucune retenue grâce aux conditions climatiques beaucoup plus favorables et à une réelle politique de conservation des milieux.

Les paysages sont variés et les fjords immenses, découverts par la marée, alternent avec de hautes montagnes aux pelouses alpines. Au seuil des reliefs s’avancent de gigantesques glaciers dont le bleu s’intercale entre les verts denses de la végétation conquérante. La mer, la montagne, la plaine, la taïga, la toundra, tout les milieux sont présents dans la péninsule de Kénaï et sur la côte sud

La végétation se distingue relativement par rapport aux autres régions car on obtient le stade climacique de la forêt primaire boréale. Les arbres comme les épicéas, les pins, les aulnes, les érables et les chênes atteignent des hauteurs considérables, formant ainsi une canopée ombrageuse et une forêt humide où se développent les mousses et les fougères.

Les animaux sont présents en plus grand nombre et notamment l’orignal ou le porc-épic. La fréquentation ne leur pose pas de problème mais la cohabitation est parfois difficile entre les campeurs et des rongeurs exigeants ( suslicks, écureuils )

Le passage intérieur n’est accessible, réellement, que par le réseau assez dense des ferries. Il est couvert de forêts inexploitées ou de glaciers ( les glaciers se forment davantage au sud de l’Alaska du fait des nombreuses précipitations )

La faune et la flore commence à subir les influences océaniques et continentales méridionales. Ainsi retrouve t’on, très au nord, de nombreux oiseaux visibles dans le nord des Etats Unis. La forêt est dites primaire car non touchée par l’homme ( mais parfois par le feu ).

La capitale, Juneau, est le point de départ des croisières sur la faune marine et notamment les baleines à bosses très nombreuses dans les détroits ( Icy strait ) et les passages de faible profondeur de ces chapelets d’îles.

 

 

6./. DU PAYSAGE AUX RESSOURCES GEOLOGIQUES

 

Une histoire à épisodes

L’histoire géologique de l’Alaska est complexe et peu étudiée. Les chantiers d’étude sont peu nombreux et limité dans le temps du fait des conditions extrêmes. La découverte de ressources minières et énergétiques a accéléré le processus de reconnaissance de ce puzzle géologique.

Les courants de convection mantellique, véritables tapis roulants de la croûte terrestre, ont entraîné au cours du temps l’accumulation dans cette région de multiples écailles débordant successivement les unes sur les autres, s’enchevêtrant, se chevauchant et se pénètrant selon la qualité et l’importance des morceaux emmenés.

La plaque tectonique pacifique entre en subduction sous la plaque nord-américaine et de Kula, occasionnant ainsi la création d’une zone à haute activité sismique et volcanique depuis les Aléoutiennes jusqu’aux failles californiennes.

L’Alaska est donc formé d’une mosaïque de pièces apportées de plus en plus jeunes au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’océan Pacifique. Ces morceaux se surincombant occasionnent la naissance de reliefs composés de roches granitiques ( par fusion de roches préexistantes ), de roches métamorphiques et volcaniques.

Les roches sédimentaires et leurs fossiles sont minoritaires et localisées essentiellement dans le nord lointain. Il s’agit de fossiles permiens d’organismes marins d’origine tropicale : L’histoire géologique de l’Alaska est longue et mouvementée.

 

Les glaciers

Certaines parties de l’Alaska comme la montagne de Saint Elias ont été recouvertes de glace il y a au moins 10 à 13 millions d’années. On retrouve les traces fréquentes sous forme sédimentaire de glaciations miocène et pendant les derniers cinq millions d’années.

Les premiers glaciers apparurent dans la chaîne d’Alaska et de Brooks au tertiaire. Quatre périodes majeures de dépôts glaciaires peuvent être isolés dans la chaîne de Brooks et six périodes de glaciation ont été identifiées dans l’ouest de l’Alaska.

Les glaciations du pléistocène s’accompagnèrent d’un niveau marin exceptionnellement bas autorisant le passage « à pied sec » entre l’Asie et l’Amérique.

On suppose actuellement qu’une partie des hommes européens suivirent les mammouths jusqu’en Sibérie puis traversèrent le fameux détroit de Béring.

Actuellement les glaciers d’Alaska se réduisent régulièrement mais demeurent les plus imposants au monde et imposent encore leur influence sur la faune, la flore et la vie humaine d’Alaska. Les vallées qu’ils découvrent sont l’objet d’une colonisation végétale et animale difficile mais unique.

 

L'or

L'or a attiré l'homme depuis l'antiquité et continue d'entretenir les rêves et les espoirs les plus fous.

En Alaska, il y a eu bien une ruée vers l'or entre 1886 et 1898.

Tout d’abord sur les terrains métamorphiques et quartzeux, entre eagle junction et Tetlin junction dans l’est de l’Alaska, à la limite du Yukon canadien, furent découvertes des veines de quartz aurifère à la limite entre roches métamorphiques et intrusions granitiques. Les placers ont été exploités jusqu’en 1963.

Puis aux environs de Nôme, en 1898, de l’or fut découvert à Anvil Creek par trois heureux suédois. Pendant l’été qui suivit, 10000 « chercheurs d’or » se ruèrent sur les plages du grand nord. Nôme devint pour un temps la ville la plus importante d’Alaska. Actuellement il existe un tourisme basé sur l’or qui permet à quelques américains aisés de revivre les sensations de l’époque ( village de tente, recherche d’or par dragueuse ou suceuse, saloon, … )

L'or occupe une place à part parmi les métaux. Il est inaltérable, inattaquable,

malléable, ductile et conducteur.

Les résultats acquis à ce jours ont confirmé que l’Alaska est une région aurifère encore potentiellement riche.

Il existe plusieurs types de gisement :

les filons ou filonnets en quartz, des strates volcano-sédimentaires ou métamorphiques qualifiés de gisements primaires et dont l’exploitation dépendra uniquement de la teneur en or.

Il existe également les alluvions ou éluvions dits gisements secondaires ( sable contenant des grains, de la poussière ou des pépites d’or.

L'exploitation se fait selon diverses méthodes : drague-suceuse, laverie fixées, roulantes ou flottantes .

 

 

 

 

 

ITINERAIRE

 

1./. Quelques informations indispensables

 

L’atterrissage à l'aéroport d’Anchorage est un bref aperçu de l’Alaska : survol en zigzag de montagnes aux sommets enneigés puis raz-motte de forêts sombres de conifères, atterrissage en limite de marais salin, découverts à marée basse, partout des indices d’une certaine fraîcheur climatique. Anchorage semble être la seule ville réellement en expansion de l’Alaska. Mais comme la plupart des villes de pays neuf, le centre ville est riche et moderne alors que la banlieue élargie aux dimensions d’une mégapole est livrée aux couches les plus pauvres de la population.

Les hauts lieux d’Alaska sont les suivants : le cercle arctique ( à ne pas confondre avec le cercle polaire hors d’atteinte ) Les îles Aléoutiennes et sa population parmi les plus isolées au monde, le parc de Dénali comparable aux grands parcs africains pour sa faune et sa flore et enfin la côte sud et le passage intérieur avec ses villes ( Anchorage, Seward, Homer, Juneau, … ) et sa nature unique au monde.

 

Les moyens de transport sont innombrables puisque l'on empruntera le « quad » motorisé ou les chiens de traîneau suivant la saison dans le nord, le ferry, la voiture ( Buick automatique obligatoire ), le train, des avions de toutes sortes et de toutes tailles et bien sûr les pieds pour de longues randonnées dans une nature parfois difficilement accessible. L’Alaska est un pays aux proportions gigantesques. L’avion demeure le moyen le plus utilisé pour franchir des distances qui se comptent toujours en centaines de kilomètres. Quelques surprises attendent donc le voyageur sur les lieux parfois très insolites d’atterrissage des petits « Air-taxis »

Il n’est pas besoin d’effectuer une préparation psychologique soutenue pour voyager en Alaska. L’été le climat est rude mais vivable, les transports sont à l’heure, la population accueillante, la sécurité est grande et les dangers viennent sans doute plus de l’inconscience de l’homme dans la nature que des animaux eux mêmes. Il est nécessaire cependant d’avoir une condition physique satisfaisante pour pouvoir explorer certaines régions comme les tourbières du grand nord ou la taïga du parc de Denali. Enfin il est possible d’accéder à toutes les activités, toutes les régions, toutes les sensations mais il faut payer et parfois très cher.

La voiture est omniprésente car les distances même à l’intérieur des villes sont énormes. Mais le réseau routier entre les villes est peu développé bien qu’en excellent état. Toutes les communautés d’Alaska possèdent une piste d’atterrissage pour tout type d’avion. La nourriture est le point faible de l’Alaska et de « l’américan way of life » excepté si vous aimez les chips et le Ketchup

 

2./.La côte sud, d’Anchorage à Juneau

 

Il s’agit des régions les plus hospitalières et les plus visitées. Anchorage est la capitale administrative et commerciale alors que Juneau est la capitale historique et touristique. Mais les deux villes ont un point commun : elles s’étendent sur des dizaines de kilomètres. On comprend facilement la nécessité vitale de la voiture là où il y a dix kilomètres entre la poste et le centre commercial.

Tous les moyens de transport aboutissent à Anchorage où à proximité. Le train, le bateau les avions et les autoroutes s’enchevêtrent pour former avec les habitations un ensemble discontinu plus ou moins moderne et sans histoire. Il faut vite quitter la ville sous peine d’abrutissement devant les milliers de pick up qui circulent sur des avenues illimitées cernant des îlots où se mélangent encore population et nature.

La nature est, partout, visible autour d’Anchorage et la réserve d’Eagle river est un bon commencement pour appréhender la richesse en faune et flore d’Alaska. ( Torrents, forêts immenses, Orignal, ours, divers oiseaux dont de nombreux pics ).

La péninsule de Kénaï est d’une richesse extrême en hommes en nature et en découvertes. Les plus beau fjords, les plus beaux glaciers, les plus belles forêts, les plus belles plages…Le temps est le bémol. Souvent humide et froid, il permet cependant de longues promenades en montagne, sur le cours des torrents à saumon ou le long des côtes.

Il faut participer à une expédition ( coûteuse ), depuis Seward, dans les fjords ou les glaciers du Kénaï national parc où les oiseaux et les mammifères marins sont abondants et faciles à identifier ( Puffins, guillemots, pygargues à queue blanche, cormorans, macareux, sternes, …et bien sûr loutres, baleines, orques, dauphins et marsouins, otaries, … ).

Plus au sud La ville d’Homer et sa langue de sable débordant sur le pacifique font un bon point de départ pour la visite de l’île de Kodiak et pour les Aléoutiennes.

De plus il s’agit du lieux le plus fréquenté par les oiseaux limicoles qui trouvent sur les rivages ensablés et dans les vasières leur nourriture préférée.

Les offices de tourisme sont nombreux et parfois dans les lieux les plus inattendus. L’hébergement est facile à trouver et il existe des campings déserts en bord de côte et en pleine nature où l’on peut se croire abandonné des hommes ( mais pas des animaux ).

 

3./. Le cercle arctique.

Le cercle arctique est accessible par avion depuis Anchorage avec quelques émotions lors de l’atterrissage du Boeing sur une piste courte et caillouteuse. Il y fait froid en été par temps de blizzard, les brouillards y sont fréquents, les villages sont distants de plusieurs centaines de kilomètres et les hommes ( les inuits et quelques américains ) sont à la fois distants, curieux et accueillants.

Kotzebue est un village ( le plus gros du grand nord ), capitale des autochtones inuits et abandonné du monde. Quelques grosses machines outils gisent dans les rues, des constructions de bois voisinent avec des taudis, partout des bidons, de la ferraille, des déchets. Les hommes en sont curieusement absent. L’ensemble de la ville, de la mer et de la lande arctique forme en fait un désert étrange.

Plus loin des villages plus petits sont aussi plus vivants. Selawick est de ces villages de chasseurs qui attendent le passage des caribous pour renouer avec la chasse traditionnelle ( En Quad, la tradition ayant ses limites… )

C’est le paradis des moustiques, des oiseaux et de la nature en générale car elle n’est pratiquement pas accessible et donc protégée.

Les villages sont en contact par radio et avion, ils rassemblent une population hétéroclite qui vit dans des habitats de bois ( importés car il y a peu d’arbre dans le grand nord ). Le tout étant relié à la civilisation par des pipelines isolés du froid et transportant l’eau et le fioul nécessaires.

Les inuits n’ont pas de travail à proprement dit mais ils vivent en coopérative touchant les produits de l’exploitation lointaine du pétrole et du zinc.

Il est quasiment impossible de se déplacer autrement qu’en quad ou en bateau motorisé. En été, c’est une région qui n’est en fait qu’un assemblage d’étangs de lacs, de toutes tailles.

Plus au sud, Nôme est la ville du « gold rush ». On y retrouve toute les caractéristiques du grand nord mais avec plus de relief et une ville qui a une histoire. Les chercheurs d’or sont encore là, sur la plage, où l’on peut camper. La faune y est différente et déjà plus variée. Il y a des saloons ( l’Alcool est interdit dans les villages inuits ).La police tourne très régulièrement dans la ville : Un arrière goût de western traîne dans la soirée…

L’intérieur est constitué de terres volcaniques cimentant des cônes entre lesquels s’invaginent des torrents et des lacs. Tout est immense : un immense drap de lichens, de mousses et d’aulnes recouvre les reliefs. C’est un mélange de bleus, de verts et d’ocres avec comme une fleur, une maison de pêcheur inuit où le poisson sèche en façade. La qualité du grand nord est dans son immensité. Les limites sont inhumaines et la notion de distance devient floue.

 

4./.Les Aléoutiennes, les îles du bout du monde

Les Aléoutiennes représentent un chapelet d’îles volcaniques de toutes tailles alignées en arc entre le Pacifique et la mer de Béring au nord. Le climat y est plus doux en été et permet une activité de pêche industrielle. Chaque île a son port spécialisé dans la pêche au crabe ou aux poissons du Pacifique nord.

Ces îles sont très isolées , accessibles par avion seulement ou l’été par un ferry mensuel. La caractéristique majeure est l’isolement de cette population indigène à peine renforcée de quelques américains qui sont attirés par les gros salaires lors des périlleuses campagnes de pêche. Les îles sont le refuge de milliers d’oiseaux et de nombreuses espèces de mammifères marins.

C’est aussi le dernier vrai refuge pour le renard arctique d’Alaska.

L’hébergement est inexistant mais il est facile de camper avec l’autorisation des propriétaires, quand on les trouve.

Le voyage en ferry est une véritable croisière depuis les îles Kodiak et son ours légendaire jusqu’aux premières îles aléoutes, Chignik, Akutan, Unalaska, …

Les communautés rencontrées sont réduites ( 55 familles sur Chignik ), l’énergie provient de groupes électrogènes indépendants, il y a une épicerie et une poste par village et parfois un restaurant. les décisions sont prises au niveau du conseil de la coopérative. Les landes aux alentours sont privées. Il faut préciser que ces îles ont été le théâtre d’affrontements violents sino-américains pendant la deuxième guerre mondiale avec entre les deux camps une population native ethniquement proche des japonais et culturellement attirée par le modèle américain.

L’île de Kodiak est sans contestation la plus connue et la plus grande des îles. Sa faune est riche des espèces introduites endémiques ( lièvre, cerf ), des oiseaux résidents et migrateurs et surtout de l’ours le plus gros connu au monde. Il s’agit d’un ours brun ou grizzli de la taille des ours polaires arctiques, difficilement approchable, ce qui contribue à sa légende…

 

 

5./. Le parc de Denali

Denali est le parc qui équivaut a ux grands parcs africains. Son accès est peu cher mais encore réservé et l’hébergement y est conçu de façon à protéger les espèces sauvages. Le climat est froid et humide et il est rare de pouvoir apercevoir la cime enneigée de la chaîne du mont Mac Kinley.

Les paysages changent au fur et à mesure que l’on pénètre en profondeur à l’intérieur du parc. Un service d’autocars réguliers dessert les campings et les principaux chemins de randonnée. Il permet d’avoir un aperçu rapide de la faune et de la flore. En une journée, les grizzlis, les caribous, l’orignal, les castors peuvent être aperçus. Bien sûr il vaut mieux s’installer et randonner dans cet immense parc. Mais il faut être équipé et motivé. La récompense est immense quand on a la chance de rencontrer ces grands mammifères au détour d’un chemin ou d’un torrent. Tous sont dangereux si on ne prend pas les précautions indispensables de sauvegarde.

Il existe de multiples randonnées de tous niveaux qui serpentent jusqu’au mont Mac Kinley. Mais il faut le plus souvent traverser des landes touffues, de la taïga humide ou des torrents bouillonnants avant d’approcher la base de ces montagnes qui accrochent le ciel.

De grands lacs complètent ces paysages entre vallées et montagnes. Ce qui permet de compléter les listes d’observations ornithologiques ou botaniques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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