Que des couleurs....
Un peu plus de poésies :
Quelques rimes à Cuba ou au Népal. Il y a aussi de la poésie en Islande, en Namibie en Bolivie et encore en Guyane.
Quelques nuages au vol
Virevoltent
Et le soleil à mi-col
S'escamote.
Les souimangas dansent,
A son bec
La chaleur, radiances,…
L'air irise.
Le Gnou, collobe aux yeux secs
A sa guise
Oryx, gazelles, fenec…
La savane a les cheveux du nord
L'hiver, froid de lune, elle s'endort.
Quelques jappements, le chacal besogne
Cherchant son tendre festin, sans vergogne.
Etoiles traçant son parcours,
Louvoyant destin sans amour.
Le sang en volute drapée
Descend des collines, contours frappés,
Limites de l'azur aux myriades de paillettes.
Le ciel est ensablé.
Devant les rocailles, œufs de gré,
Les traces vermiformes du vent ondulé,
Sillon, dune, calque d'un oubli dédié.
Homeb et les dunes qui plongent
Leurs doigts de sable sur la plaine
Asséchée
Kuiseb, canyons entrelaçant les songes
Cœur et roi, diable aux mains pleines
Eméchés
Gobabeb, sous la lune qui longe
Mon cœur et mes doigts, sable mes veines
Ebréchées
Les blocs effondrés cachent leur vérité
L'ocre, murailles peinturlurée
De petits hommes ont clamé leur passé
Les dessins aux silences contrastés
Nous rappellent rhinos, griffades,
Impalas, lions, hyppo, leurs pieds.
Leurs maisons dans les fentes,
Traces au gré des sentes
Nomade aux ruses effacées
Le temps de mille ans pour passer.
La route du soleil, méandre de rocaille
Entre les huttes, paillotes et graines sculptées
Terre rouge, violette dans les failles
Toujours Kokerbaum, Acacias lacérés
Comme s'il montrait le ciel,
Contraste, ocres accusateurs,
Bleu d'innocence et les heures
Ou l'ombre s'allonge, rayon de miel
Le roc pointe, le temps est passé
Cadran des fortunes d'une terre arasée,
Grandit la vie des hommes bushman
Bêtes, animaux sur le sel
Broutent ou tendent l'oreille,
Monotone, leur vie sans eau
Au rythme diurne, nocturne prés d'Okokuejo.
La savane brûle d'une lumière
Blanche ; ici quelques croûtes, rocs
Quelques kokerbaums, acacias, fiers
De leurs épines tirées du socle.
Enfin Le lion, la hyène,
Que la nuit vienne !
Longue corne vers les roseaux,
L'eau balbutie, l'oryx trépigne.
Il boit sa vie comme une goutte d'eau,
L'air frémit. Il tressaille au moindre signe
Libre de partir, il joue, ignorant,
Et il va mourir sous les crocs saignants.
Les roselières oscillent peignant
La clarté d'une aube rosée.
La talève répond, à mes pas craignant
La silhouette futile, osée
Du témoin des rougeurs matinales
De la vie des oiseaux carnavals
Derrière le brouillard, le désert
Le désert, derrière l'odeur du brouillard
Attend son heure sans retard.
Que libère les plages côtière.
La mer déserte les dunes et libère
Au hasard des dunes, un rayon éclaire
Le rayon solaire éclairant sans hasard
Une mer qui attend hier
L'odeur côtière d'une plage d'hier.
Ou une heure.
Falaise de gré, pommiers et aloès
Sente gaillarde entre roc et acacias
Quelques myriades de plumes, perroquets
Au pied la savane jaunie, les tchagras
Au Waterberg, les eaux rosées du plateau
Au ciel paradent les verreaux, prés du nid
Ile de pierre, refuge d'animaux
J'ai vu l'hypotrague, le rhino, ébahi
Sur le marais, verte pâture,
L'hypopotame voit glisser
La coque de bois pétri d'usure.
Le vieux noir change de main.
Il tient sa cane cornée
Et pousse sa vie sans lendemain.
Il n'a pas d'âge, pas d'envie,
Juste, ses mains écorchées.
Il avance sur les miroirs de sa fin.
Le désert s'écoule au Kavango
Derrière les rochers, le sable
Imagine une cascade et des roseaux,
Des papyrus qui oscille, câbles
Tendus vers le ciel couleur d'eau
Les cloches perlées rebondissent
Imitant le cri des oiseaux
Riant, flûtée entre les interstices
Déliant les langues du saut
Elle laisse leur conscience sur ses pentes lisses
La roche domine l'étroit goulet
Bassins d'eau calme reposent en paix
Derrière les interstices de quartz laiteux
Une ronde serpente entre les galets ferreux
Gravir la pente est une douleur escomptée
Pour mériter le soleil naissant
Baignant, limpide clarté, les montées
Des sommets éparpillés et saignants
Un monde, pierres aux parois éventrées
Comme une entaille serpentine
Où la rivière, verte rainure diamantine
Egrene un chapelet de bassins éthérés
Haute, la plaine jointe au ciel
Prie dans la douleur des volutes, mirage…
Que cessent ces grandioses virages
Et rêve d'Aîs-Aîs, couleur de miel
Le Zambeze a une robe d'or.
Au soleil couchant, il file
Lentement les ramures habiles.
Le vent disperse l'âme des morts
Il coule entre le pourpre et la lumière
Comme un destin entre le paradis et l'enfer
Quel calme, à l'abri des chants
Multicolores, oiseaux à parures,
Chantres des esprits enfants,
Libérés, tôt, d'une vie de souillure.
Le Zambeze emporte les innocents
Jusqu'à la victoire et des rivages sûrs